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12 Avril 2008 « Sarkozy : an II »

par Pierre Hureau

Les élections du mois de mars 2008 ont clairement traduit le mécontentement d’une grande partie de la population et la déception de ceux qui avaient cru aux promesses du candidat-président. Mais sur les préoccupations majeures des salariés : pouvoir d’achat et emploi, le gouvernement n’entend pas infléchir le contenu et le rythme de ses réformes.

Salaires, pouvoir d’achat
Toute la politique Sarkozy s’est ordonnée autour du slogan : « travailler plus pour gagner plus », par le développement des heures supplémentaires, défiscalisées et exonérées de cotisations sociales pour les entreprises (30 milliards d’€) et le rachat des jours de RTT. Ces mesures accentuent les inégalités, car tous les salariés ne peuvent en profiter. Elles se situent tout à fait dans une optique d’individualisation des rémunérations et de modération salariale, conduite depuis des années, y compris dans le secteur public. Les 35 heures, déjà mises à mal par les gouvernements Raffarin – Villepin, sont enterrées. Davantage d’heures sup. c’est …..moins de créations d’emplois.

L’augmentation des salaires de la Fonction Publique se limite, en 2008, à 0,8%, malgré une perte de 5 à 6% du pouvoir d’achat ces dernières années. Mais les fonctionnaires peuvent monnayer leurs jours RTT, pour ceux qui en ont…. Les retraités doivent se contenter d’une majoration de 1,1%.

Avec une inflation repartie à la hausse, qui pèse plus lourdement sur les budgets les plus modestes, cette politique est insupportable.

Dans le même temps les profits des entreprises du CAC 40 explosent (101 milliards d’€ en 2007). Les salaires, primes de départ, stock-options des dirigeants, atteignent des sommes scandaleuses, même s’ils sont remerciés pour manque de résultats.

Rien, dans les déclarations du Président et du gouvernement, ne laisse envisager une inflexion d’une politique inégalitaire, en faveur des riches et des possédants, politique inaugurée dès le mois de juillet 2007, par le « paquet fiscal » : suppression des droits sur la quasi-totalité des successions, nouvelle réduction de l’ISF ou des taux supérieurs de l’impôt sur les revenus. La somme de 15 milliards d’€ correspondante aurait été bien utile pour relancer une croissance défaillante.

Emploi – chômage :
Deux indicateurs de la situation de l’emploi ont été abondamment exploités durant la campagne électorale de mars 2008 : le recul du chômage et la création d’emplois. Qu’en est-il réellement ?

Taux de chômage :
Il est revenu à 7,5% fin 2007, soit 2.080.000 personnes, contre 8,5% un an plus tôt. Mais les statistiques officielles ne prennent pas en compte : – les personnes employées à temps partiel, (1.280.000) souvent subi, qui voudraient « travailler plus », – les pré-retraités dispensés de recherche ( 450.000) ou les personnes découragées par leurs recherches infructueuses…..Le nombre réel de demandeurs d’emploi est bien supérieur au chiffre de deux millions. Par ailleurs, la baisse annoncée du chômage s’accompagne en parallèle de l’aggravation de la précarité, source d’inquiétude pour l’avenir. Entre 1995 et 2006, le nombre de salariés en CDD est passé de12,4% à 13,5% de la population active, celui des emplois à temps partiels de 15,8% à 17,2%, les béficiaires du RMI de 1 million à 1,2 million. L’intérim, en progression de 6%, touche 735.000 personnes. Le chômage des jeunes est à 18%. Le temps partiel contraint s’est développé dans de nombreux secteurs, provoquant l’apparition d’un nouveau phénomène : les « travailleurs pauvres », lesquels sont souvent des travailleuses, personnes seules ou couples, dont le revenu est inférieur au seuil de pauvreté (817 € par mois). Leur nombre est de 7.136.000 !

Création d’emplois :
Près de 330.000 emplois ont été créés en 2007, après 190.000 en 2006. La plus grande partie de ces créations se situe dans le secteur tertiaire. Mais 60% sont des emplois de services à la personne, dans le cadre du plan Borloo de 2005, emplois à temps partiel, souvent très partiel, 10 ou 12 heures par semaine en moyenne, rémunérés au SMIC, environ 300 € par mois ! des miettes d’emplois ! mieux que rien dit-on ! mais emplois « presque rien » ! Les employeurs appartiennent en général aux classes sociales aisées, qui bénéficient d’exonérations fiscales supportées par la collectivité.

Fin 2007 la création d’emplois a commençé à s’essouffler. La crise financière et les perspectives économiques du début 2008, laissent entrevoir cette année un volume de créations en baisse sensible et une remontée du chômage.

La politique Sarkozy :
L’objectif affirmé est toujours celui de la campagne présidentielle : « réhabiliter le travail », diviser le taux de chômage par deux, atteindre ainsi le « plein emploi ». Objectif confirmé par F.Fillon le 31 mars « le plein emploi est au coeur de toutes les réformes » ! il aura pour effet : « de réduire la pauvreté, de rendre le marché du travail plus compétitif, de produire une augmentation naturelle des salaires et de résoudre la question de l’emploi des séniors » !!! Mais comment ne pas souligner la contradiction entre l’objectif affirmé et la politique menée. En effet, comment ce « plein emploi » peut-il être atteint avec 105.000 emplois en moins en trois ans dans la Fonction Publique ? suppressions décidées arbitrairement, sans référence aux missions de celle-ci. Comment le pein emploi peut-il être atteint avec le train d’économies annoncé le 4 avril, qui porte réduction des crédits : du logement, de l’emploi ( les contrats aidés pour l’insertion), de la formation professionnelle, de la santé, du développement des entreprises ? Ce plan de rigueur qui ne dit pas son nom, va à l’encontre des attentes de la population et joue contre l’emploi. Des menaces planent également sur le « RSA » (revenu de solidarité active). Conçu comme une aide à l’insertion ou la réinsertion professionnelle, il devait être généralisé en 2009. Selon F.Fillon, le gouvernement « essaiera » de le généraliser, mais « sans augmentation de la dépense publique » ! Les mêmes craintes pèsent sur l’augmentation de l’allocation adulte handicapé.

Cette politique conduit bien à faire payer par les plus démunis les cadeaux consentis aux plus riches en juillet 2007. Elle est aussi la poursuite et l’accentuation d’une politique libérale de contraction des moyens de l’Etat, conduite depuis plus de 10 ans, avec une réduction de 20% de l’impôt sur le revenu, impôt progressif et solidaire. Une croissance plus forte (3% était l’objectif du candidat-président) ne viendra pas de l’alignement des salaires vers le bas, mais de l’investissement dans la recherche, l’innovation, la formation, la qualification.

Quelle réponse syndicale ?
Dans les deux domaines au centre des préoccupations des salariés : pouvoir d’achat et emploi, la politique menée depuis un an et reconduite, n’apporte aucun élément de justice et de progrès, bien au contraire. Une réponse syndicale est absolument indispensable.

Cette réponse est difficile. D’une part le Président impose un rythme effréné de réformes, une succession de concertations, consultations, commissions, groupes de travail, conférences et « d’agendas » à échéances impératives. Le rythme imposé conduit à une certaine asphyxie. Chaque réforme prise isolément apporte parfois quelques avancées, limitées, qui masquent l’orientation de fond de la politique. D’autre part il n’existe pas de réponse politique. Comme le relève un hebdomadaire de gauche : « malgré son succès aux élections municipales, le Parti Socialiste n’a pas tiré les leçons du passé ». Quelle réponse aux phénomènes tels que : le temps partiel contraint, les nouvelles formes de pauvreté, l’ouverture sans limites de l’éventail des revenus ? Quelle réponse à la dérégulation des marchés financiers, dont on peut aujourd’hui mesurer les conséquences à travers la crise financière qui secoue l’économie américaine et qui peut entraîner une crise généralisée ?

La réponse syndicale est actuellement insuffisante. Elle doit s’amplifier. Le dernier trimestre 2007 a connu des actions vigoureuses, à propos de la réforme des régimes spéciaux de retraites, prolongées par des actions dans la Fonction publique pour les salaires. Le début de l’année 2008 a vu une mobilisation commune CGT -CFDT pour relancer la négociation salariale dans le secteur privé. Des grèves ont eu lieu pour des augmentations générales ,dans de grandes entreprises : Axa, l’Oréal, Renault, Air-France, Snecma…..On constate aussi quelques actions, peu médiatisées, chez des sous-traitants et dans des petites structures. Plus novateur, le secteur de la grande distribution s’est fortement mobilisé, à deux reprises en février et mars, pour les salaires et contre les contrats à temps partiel, avec quelques succès : Carrefour, Auchan… Les retraités ont manifesté massivement début mars….Mais la politique poursuivie et annoncée est marquée par une accentuation de l’austérité. L’unité d’action des organisations syndicales est donc impérative, elle doit progresser, par la recherche d’objectifs communs, non seulement sur chacune des réformes de « l’agenda » présidentiel, mais sur les deux thèmes majeurs : salaires-pouvoir d’achat / emploi-chômage. Une exigence encore plus impérative par l’envolée de l’inflation, la crise financière et leurs conséquences sur la croissance économique.


12 Novembre 2008 – « La politique de Sarkozy : chômage, précarité, pauvreté »

Brusque remontée du chômage : 50 000 demandeurs d’emploi supplémentaires au cours des mois d’Août et Septembre 2008. Est-ce la conséquence de la crise financière ? Non, pas encore ! Les effets de celle-ci sont à venir. Le chômage est reparti à la hausse depuis le début de l’année 2008. Il est la conséquence de la politique conduite par N. Sarkozy depuis dix-huit mois, à savoir : démantèlement des 35 heures (instaurées pour créer des emplois) – encouragement aux heures supplémentaires défiscalisées – suppressions massives d’emplois dans la Fonction publique – rachat des jours de RTT – monétisation des comptes épargne temps – suppression des « contrats aidés »…… Cette politique résumée par le slogan « travailler plus pour gagner plus » est un leurre. Les heures supplémentaires bénéficient à une minorité de salariés, elles ont un effet néfaste sur l’emploi. Il y a eu 190 000 créations d’emplois en 2006, 330 000 en 2007 et inversion en 2008. Au deuxième trimestre on a enregistré 19 000 destructions d’emplois dans le secteur privé.

Que pensent notamment : les salariés de l’automobile, mis en chômage pendant les vacances de Toussaint, ceux des équipementiers, les salariés de la vente par correspondance, les intérimaires congédiés en masse…. que pensent-ils du slogan de la campagne présidentielle de 2007 « travailler plus » ? et de la « réhabilitation du travail », qui devait diviser par deux le taux du chômage et atteindre le plein emploi, objectif encore proclamé par Fillon Premier Ministre en Mars 2008 ? La recrudescence du chômage de ces derniers mois est le fruit, amer, d’une politique incapable de relancer la croissance, par l’augmentation du pouvoir d’achat, la création d’emplois, l’insertion des demandeurs d’emploi, des jeunes en particulier et le maintien dans l’emploi des plus de 55 ans. Les prétendues réformes, engagées à un train d’enfer, n’ont rien apporté dans ces différents domaines.

La crise financière en plus

La crise financière survient dans ce contexte. Elle va aggraver une situation déjà fortement dégradée par la politique Sarkozyste. Après les centaines de milliards d’euros déversés pour sauver le système bancaire, après les aides consenties, sans conditions, aux entreprises, le « discours de mobilisation » présidentiel de fin octobre a énoncé de prétendues mesures contre le chômage. Un nouveau leurre. Aucune remise en cause des orientations précédentes, à savoir : le « paquet fiscal » de juillet 2007 en faveur des possédants – la défiscalisation des heures supplémentaires…. les mesures annoncées comprennent : le retour aux « contrats aidés », (supprimés en 2007) ! 100 000 nouveaux contrats – un assouplissement des CDD – l’extension du travail du dimanche – la retraite à 70 ans – l’accroissement des services à la personne, par des emplois en grande majorité à temps très partiel. Le plan Borloo de 2005-2006 prévoyait la création de 500 000 de ces emplois. Il y en a eu 235 000, représentant seulement 75 000 emplois équivalents-temps plein. Ces mesures ne sont pas à la hauteur de la situation. Elles ne comportent aucun chiffrage de leur financement. Elles ne peuvent qu’accentuer la précarité, créer des miettes d’emplois, lesquels gonflent la catégorie des travailleurs pauvres. Le président veut également dynamiser le « Pôle emploi », issu de la fusion ANPE – ASSEDIC, chargé d’assurer un accompagnement des chômeurs vers l’emploi. Mais avec quels moyens ? le budget 2009 en discussion au parlement, est en contradiction avec ces objectifs, car il rogne les crédits de plusieurs ministères, pour l’emploi notamment et le logement social. Sarkozy a usurpé l’objectif de « sécurisation des parcours professionnels » en vigueur dans des pays nordiques, lesquels consacrent des moyens importants pour favoriser le retour à l’emploi et une indemnisation conséquente des chômeurs.

Sarkozy – MEDEF : même combat

Or, la négociation en cours de la nouvelle convention d’assurance chômage, entre les syndicats et le MEDEF, laisse planer de graves dangers. Les propositions du patronat à la dernière réunion du 7 novembre, visent à réduire la durée d’indemnisation des chômeurs et à durcir les conditions d’accès au système, lequel n’indemnise déjà que 47% des demandeurs d’emploi. Les nouvelles modalités excluraient de l’indemnisation 200 000 à 300 000 chômeurs de plus. Les propositions du MEDEF donnent pleine satisfaction à N. Sarkozy, car elles permettent de baisser de 0,3% la cotisation ASSEDIC au bénéfice de la cotisation retraite !

La crise financière va se prolonger par une récession, dont nul ne se risque à prévoir l’importance et la durée. La croissance a déjà reculé de 0,3% au second trimestre. N. Sarkozy s’agite beaucoup pour sauver le système financier, bancaire européen et redorer son blason. Mais en France, il pousuit depuis dix-huit mois le démantèlement du droit du travail et de la protection sociale. « Travailler plus, pour gagner plus » ? un double leurre. La réalité de la politique sarkozyste se nomme : chômage, précarité, pauvreté.


FSE A TENU SON ASSEMBLEE GENERALE LE 14 DECEMBRE 2007

Le débat a porté sur l’actualité sociale et les défis soulevés par l’activisme de Sarkozy.

FSE souhaite poursuivre le débat :

Introduction de Louis Viannet – Réflexions sur la situation résultant des présidentielles

FLEXISECURITE : à propos de la négociation sur la « modernisation du marché du travail »

Travailler plus pour gagner plus


INVITATION – BANLIEUES : LA QUESTION EST-ELLE DERRIERE NOUS ?

Lasaire et Forum Syndical Européen ont le plaisir de vous inviter à
une conférence débat sur les banlieues qui se déroulera le :
Lundi 15 octobre 2007 de 16 h à 18 h
Au Grand Lyon
20 rue du Lac Lyon 69003
salle A et B niveau 01

Cette conférence, présidée par :
Monsieur le Maire de Vaulx en Velin
Vice-président du Grand Lyon

Accueillera comme intervenant :
Joël Maurice
Professeur à l’ENPC, économiste
Membre du groupe d’experts Lasaire Eco
Auteur du cahier Lasaire n° 34 « ségrégation urbaine -Crise des banlieues »

Débat autour du cahier « Lasaire » et du nouveau contexte…
pour tenter de répondre à la question provocatrice de l’invitation.

Le débat sera clôturé par :
Louis Viannet
Président de F.S.E.
Ouvrir l’invitation en PDF

Forum Syndical Européen
Assemblée générale

Le 14 novembre 2007 à Paris
De 15h à 18h
dans les locaux de l’AGECA
177 rue de Charonne
75011 Paris

suivi d’un débat de 18h30 à 20h30

A l’occasion de la naissance de la
CONFEDERATION SYNDICALE INTERNATIONALE

Fruit d’une union de la CISL, de la CMT et de plusieurs confédérations syndicales nationales sans affiliation, dont la CGT.
Ainsi, en France, les 4 grandes centrales syndicales : CFDT, CGT, CFTC et FO figurent parmi les fondateurs de la CSI.

Louis Viannet et Pierre Héritier
vous invitent à participer à la rencontre

Le mardi 6 février 2007 à 17 heures
au Centre International de Séjour de Lyon
Boulevard des Etats-Unis Lyon 8e
(de la gare de la Part Dieu : bus 25)

Thème :

Le rôle et la place de la Confédération Syndicale Internationale face aux grands enjeux sociaux, économiques et géopolitiques dans le cadre d’une mondialisation débridée.
Quelle action entreprendre ? Quelle régulation? Quels points d’appui ?

Intervenants :

Emilio GABAGLIO
Ancien secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats  (CES)
et
Jean-François TROGRLIC
Directeur de la représentation de l’OIT en France

Mercredi 12 janvier 2005 à l’Ecole Normale Supérieure de Lyon

Soirée débat
Le syndicalisme et la question du progrès social dans une économie globale

Avec
Emilio Gabaglio : ancien secrétaire de la CES
Jean Victor Gruat représentant Assane Diop : directeur exécutif Bureau International du travail
Jean Louis Moynot : cofondateur de F.S.E
Peter Sehmitt

Le débat présidé et animé par
Louis Viannet : président de F.S.E.

F. S. E Forum Syndical Européen
PARTENAIRE de la 8e BIENNALE de LASAIRE
FORUM N°1 : le 13 janvier de 14 h à 18 h en partenariat avec 4 D et F.S.E.
Animateurs Michel MOUSEL et Aimé BUTTARD

Transports, Aménagement du territoire, Développement durable : le défi européen ?

Dès qu »il s’agit des transports et de la mobilité les contradictions entre les discours pour le développement durable et la réalité des politiques prolifèrent. Il faut arrêter de tergiverser, car l’affaire devient chaque jour plus urgente.

Intervenants :
Jean Louis Brasseur : syndicaliste Belgique, Yves CROZET :Directeur du Laboratoire d’Économie des Transports, Arwin DUTTINE : syndicaliste allemand, André LAUMAIN :FNAUT, Joël LECOQ : syndicaliste FGTE-CFDT, Jean MUNSTER : responsable d’entreprise, Michel PATARD : syndicaliste UGICT-CGT, Bernard Soulage : vice président du Conseil Régional Rhône-Alpes

FORUM N° 2 : le 14 janvier de 9 h à 11 h en partenariat avec : CELSIG, Europe Insertion, AITEC, La plateforme des ONG sociales européenne, F.S.E.
Animateurs Jean-Claude BOUAL et Pierre HUREAU
Les Services d’Intérêt Général en Europe

Avec la mondialisation, que va-t-il rester des services publics ?
Que seront les services d’intérêt général, et quel rôle peuvent-ils jouer, avec le secteur de 1″économie sociale,
dans la recherche d’un modèle alternatif au capitalisme financier ?

Intervenants :
Gustave MASSIAH : AITEC, Michel MOUSEL : 4 D. Katherine VARIN : CELSIG, André CHAZALETTE : Europe Insertion

SÉMINAIRE 9-10 JUIN 2005 Barcelone
L’Europe des Métropoles et le développement économique
Quel rôle et quelle place pour les acteurs syndicaux

Jeudi 9 juin 2005
Accueil :. Mateu Hernàndez, « Directeur « Executiu de Barcelona Activa S.A »
Angel Crespo, Secrétaire Général de CCOO de Barcelone
Louis Viannet, président de F.S.E.

LES TERRITOIRES, UN ENJEU EUROPÉEN DANS LA MONDIALISATION
Quel rôle les territoires jouent-ils dans la structuration de la nouvelle économie :’

• Présentation de la Métropole de Barcelone par Joan Campreciôs : coordonnateur adjoint du Plan stratégique de Barcelone
présentation d’une situation française par Rémi Dormois : directeur d’étude à l’Agence d’Urhanisme de Saint-Étienne (ÉPURES)
• Réactions, analyses, débat animé par Jean Claude Aparicio
quelle définition du territoire, d’une métropole ?
quelles sont les évolutions ? : civilisation urbaine, proximité, délocalisarion, Quel est le rôle actuel des territoires? leurs faiblesses, leur potentiel, quelles sont les différences ? les convergences ?
• La place et le rôle des acteurs sociaux, par Pierre Jean Rozet,
Syndicats salariés, patronaux, élus, des lntercommunalités…
Institutions de la société civile.
• La place des métropoles dans l’Europe et la mondialisation par Jean Claude Boual

Vendredi 10 _juin 2005
LE DEPLACEMENT AU SEIN DES ESPACES : DE LA LOCALITEA EUROPE

. Déplacement, mobilité, développement durable par André Stimamigiio
Manel Ferri — Responsable de « Mobilitat CONC (Comissiô Obrera Nacïonal de Catahmya)
à partir de la question des déplacements journaliers et de la mobilité, quelle politique des déplacements et des transports ? Inter modalité, le report modal; exemple d’actions.
. Expérience d’un dialogue social européen par Jean Louis Brasseur
présentation d’une situation vécue à ETF (Fédération :Européenne des Transports)
Enseignement à en tirer.
. Eléments de travail pour élaborer une stratégie multi acteurs par Aimé Buttard – comment préciser le rôle des utilisateurs, des élus, des institutions, du syndicalisme à tous les niveaux.
– Comment sensibiliser, mobiliser les acteurs, les populations et à quels ni veaux d’interventions.

LE ROLE DES SERVICES D’INTERET GENERAL

. La place et le rôle des services publics, des services d’intérêt général en Europe, par Jean Claude Boual,
Laura Rafart, secrétaire des Droits de la Ville et de Défense des services publics de Barcelone
– Définition, missions, choix et priorité politiques des SIG.
Conclusions des travaux par Louis Viannet
Synthèse des points clés. Quelles suites utiles faut-il donner à nos travaux ?

Intervention de Louis Viannet,
président de F.S.E. lors de la séance de clôture de la 8ème Biennale de Lasaire
Les 13 et 14 janvier 2005 à Lyon

Le souhait d’une intervention citoyenne forte et au sens large, c’est-à-dire aussi intervention syndicale, s’est exprimé dans tous les ateliers et forums et souligne donc l’intérêt du Prologue de mercredi soir, sur le thème de « Place et rôle du syndicalisme dans la défense et la conquête du progrès social, dans le cadre de la mondialisation. »

Dans une intéressante intervention d’ouverture dense, Jean Louis Moynot lançait le débat en soulignant que la défense nécessaire des acquis sociaux, ne devait pas conduire à l’illusion qu’un retour en arrière était possible, et que c’est donc dans la recherche et la construction de perspectives nouvelles que doivent se concentrer les efforts.

Tout naturellement, la question de l’Unité Syndicale à réaliser à tous les niveaux, comme élément indispensable (presque préalable) à toute perspective à tenue une large place dans la discussion.

L’intervention d’Emilio Gabaglio (ancien secrétaire général de la CES) donnait de l’élan à la réflexion puisque, ayant participé au Congrès de la CISL à Tokio il était bien placé pour préciser la perspective.
En effet CISL et CMT sont convenues d’engager rapidement une démarche visant à la constitution
d’ une organisation syndicale mondiale unique.

Il ne s’agit ni d’un rafistolage, ni d’un empilage de l’existant mais bien d’une construction nouvelle, ouverte à tous, y compris pour s’engager dans la phase préparatoire.
Tout le monde comprend l’importance d’une telle perspective qui peut ouvrir une ère nouvelle quant à la place et au rôle du syndicalisme dans l’évolution du monde et à sa capacité de peser sur les évènements.

Les participants étaient conscients, bien sûr, des difficultés, car si l’Unité est une condition indispensable, elle n’est pas forcément suffisante. La force du syndicalisme même rassemblée dans une organisation unique, va dépendre de sa capacité à participer à l’élaboration de solution et de réponses alternatives aux choix actuels, à les porter au plus profond du monde du travail, à rassembler et mobiliser autour de ces perspectives nouvelles. Chacun était bien conscient des obstacles, du chemin qui reste à parcourir, mais conscient aussi que nous touchons au levier essentiel de la marche en avant de l’humanité. Le débat débouchait d’ailleurs sur une démarche concrète ; celle de proposer aux Confédérations de se saisir du prochain Conseil d’Administration de l’OIT et de l’inviter à se prononcer pour la mise en route d’un processus aboutissant à la proposition d’un « socle mondial de garantie minimum » pour les salariés.

Je souhaite évidemment que l’UNICE incite le collège « employeurs » à appuyer cette initiative, l’Europe a un rôle à jouer en matière de recherche de régulation.

Il serait dommageable que les employeurs restent en dehors d’une exigence qui,
de toutes façons, va continuer de grandir.

C’est ce qui s’est dégagé du prologue.